Serais-je un "homme à chats ?"

 

Oui, je le confesse, les chats et moi, c'est toute une histoire !

Et pourquoi eux sur ce site perso destiné à mes créations ? Évidemment, parce qu'il n'y a pas que le bricolage, etc., dans ma vie. Après avoir, encore jeune papa, adoré avec les enfants notre chienne (un colley tricolore), une fois arrivé dans les Cévennes et avoir dû au bout d'un an lui dire adieu, je ne me voyais pas reprendre un autre chien, si c'était pour le laisser seul de longues heures, pendant que je travaillais. L'idée d'un chat est donc vite arrivée... d'autant plus qu'une collègue me proposait de venir voir la portée de sa chatte. J'ai pu revenir, peu après, chercher le petit élu noir et blanc : "Raspoutine" (pas celui auquel vous pensez, mais le personnage des "Corto Maltese" d'Hugo Pratt, dont mon fils était un véritable fan), un grand chasseur de souris qui, même adulte, adorait jouer, principalement à cache-cache dans la maison. Alors, je suis devenu rapidement et radicalement un "homme à chats".

Les félins se sont donc succédé ou ont cohabité : en  2000, j'ai recueilli la chatte corail de mon père, au moment de son décès (je l'appelais "Chiffonnette" ; hélas, j'ai perdu le fichier de sa photo) : elle était gentille et s'entendait bien avec Raspoutine. Mais elle est trop vite disparue à cause d'un cancer des mamelles.

Alors que Raspoutine arrivait peu à peu en fin de vie, j'ai aussi recueilli, en début d'automne, un chat perdu et dans un très sale état. Ce chat était visiblement habitué à la compagnie et il était un très grand séducteur avec des talents incroyables d'acteur pour que j'accepte de m'occuper de lui. Une fois requinqué, il est devenu la mascotte de tout le village, allant se faire caresser ou dormir chez les uns et les autres et se laissant hélas parfois enfermer longtemps, ce qui me plongeait dans le désarroi : "Filou" était un magnifique Sacré de Birmanie qui n'acceptait de boire que si je laissais couler de l'eau au robinet de l'évier ou de la baignoire ! J'ai su son histoire le jour où j'ai dû le faire opérer d'un énorme abcès au-dessus de l'œil suite à un coup de griffe et la vétérinaire a compris immédiatement, après quelques questions, qu'il était le chat que des touristes belges, deux ans auparavant, avaient déclaré avoir perdu, au début de l'été, dans la montagne (au col du Minier) : il avait parcouru entre 15 et 20 km en descendant à travers les forêts dans ma vallée, puis en la remontant. La vétérinaire a préféré, après un tel délai, le laisser vivre sa belle vie chez moi. Il était incroyable de gentillesse. Mais, lui aussi, il est parti trop vite, victime du sida des chats et cela a été un drame pour moi de le perdre, sans avoir pu être là au mauvais moment : j'étais en voyage et je n'avais pas constaté de changement notable avant mon départ. Il avait connu et vite adopté le tout jeune "Belzébut" qui le taquinait sans cesse : j'avais recueilli ce chaton tout noir, né chez mon voisin, au milieu d'un bazar de planches et autres objets abrités sous une toile en plastic : comme toujours, mon voisin prévenait régulièrement trop tard des naissances chez lui : il (le chat !) était aussi adorable et bon chasseur que Raspoutine, mais plus timide (je l'ai recueilli alors qu'il n'avait pas pu être assez 'sociabilisé') et plus fragile : hélas, il disparaîtra lui aussi trop tôt, malade des reins.

Enfin, en 2015, alors que Belzébut commençait à aller de plus en plus mal, toute une famille de chatons est arrivée peu à peu sur ma terrasse toute neuve, guidée par la maman, abandonnée à son sort et qui était épuisée, "maigre comme un peigne". J'avais accepté de lui donner des croquettes depuis quelques semaines sur le rebord d'une fenêtre, sans savoir qu'elle avait mis bas dans un grenier près de chez moi. C'est ainsi que, après avoir pu placer chez des amis deux des chatons, je me suis vite retrouvé avec mon équipe de 'filles' actuelles : je n'avais jamais eu de chattes et ce n'était pas – évidemment – pas par choix : aujourd'hui, je suis devenu fou de mes 'fifilles' : "Lili", la maman (elle avait à peine un an !), ses filles "Lilou" et "Loulie" : mal sociabilisée, cette dernière vit entre la maison de voisins et la mienne. Elle est superbe ! Je la nourris quotidiennement et la câline quand elle accepte, mais elle reste dehors : sinon, elle urine systématiquement partout dans la maison. Il y a heureusement plein d'abris, de caves ouvertes, etc., dans nos vieilles maisons du village.

 

Voici la fin provisoire de ce long et sans doute confus récapitulatif de ma vie d'homme à chats... J'en arrive maintenant au tout récent petit dernier, aussi attendrissant que non prévu : il a été, à son corps défendant, à l'origine de la création de ce nouvel onglet, car il m'a fallu bricoler pour le piéger et le faire soigner...

 

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La fabrication d'un piège à trappe

 

J'ai donc ajouté cette rubrique "Chats", parce que je viens de consacrer quelques jours de cet été 2023 à la fabrication d'un piège à trappe pour capturer un jeune chat tout noir (j'ai un faible pour cette couleur : cf. mon Belzebuth !) , venu fin juillet 2023 sur ma terrasse, tôt le matin et en fin de soirée, 'pour que je l'aide' à se sortir d'une très mauvaise situation : certes, c'est de l'anthropomorphisme, mais j'ai l'impression, depuis quelques années, que les chats errants et malheureux se communiquent mon adresse. Il a été éborgné et il était donc très/trop handicapé pour survivre seul. Je n'arrivais pas à l'approcher suffisamment pour le prendre et le faire soigner : il y a eu de gros progrès : de 25 m, nous nous sommes alors progressivement rapprochés à 4 m et je sens qu'il a besoin de ma présence : il voudrait tellement ! Mais, pour le moment, il n'y arrive pas encore et se contente de miauler en me voyant, de venir m'appeler depuis la porte entrebâillée du séjour (même s'il a pu bien manger) pour que je vienne le voir... ou plutôt ses nouvelles copines. Il apprécie énormément l'accueil très favorable de mes chattes, près desquelles il adore se coucher un moment... avant de les embêter systématiquement : il est jeune !

J'ai consulté le cabinet de ma vétérinaire du Vigan : "pas de piège disponible", sauf par l'intermédiaire la mairie (dans le bâtiment des services techniques). Hélas, le piège en question est un piège pour sangliers, avec un grillage aux mailles larges : la secrétaire, amoureuse aussi des chats, m'a dissuadé de songer à l'employer, car ils essayent de sortir par ces mailles et se blessent trop souvent.

J'ai donc tenté de faire comme pour la portée de chatons arrivée avec leur mère sur ma terrasse en 2015 : emploi de ma caisse de transport avec la porte équipée d'une ficelle qui m'a permis, une fois caché derrière la porte de la terrasse, de la refermer sur eux pour les piéger. Mais, après avoir habitué ce jeune chat noir à venir manger dans celle-ci, lorsque j'ai décidé de passer à l'action, j'ai été vite déçu : ce chat est très long et son arrière-train dépassait de 15 cm ! Donc, abandon de cette solution.

Aussitôt, j'ai décidé de confectionner un piège à trappe adapté aux chats et de façon "low tech" : je n'ai utilisé que des chutes de métal et de bois de mon atelier... J'ai fait évidemment comme j'ai pu et, si je suis content de certaines solutions adoptées, cette réalisation n'est pas sans défauts (qui peuvent aussi tourner à l'avantage !) :

  • Le poids : les chutes de tôle perforée m'ont permis de faire une caisse autoporteuse, mais mon piège est sûrement beaucoup plus lourd que les modèles du commerce.
  • L'emploi de bois pour le mécanisme de coulissement de la trappe, le dessus de la caisse et la plaque arrière : je n'avais pas assez de tôle pour ces parties et pour le système de coulissement, ma chute de profilé métallique en U qui aurait très bien convenu était trop courte. Cela interdira certainement l'usage de ce piège les jours de pluie, à moins qu'il ne soit placé à l'abri : même si j'ai passé de l'huile de lin sur toutes ces parties, je crains un possible gonflement des rainures de coulissement qui pourrait perturber la chute de la plaque en cas d'emploi prolongé en milieu humide. Mais, paradoxalement, il y a quelques avantages aussi : en cas de petite pluie, l'animal est protégé par le dessus en bois. De même, la tôle perforée rend plus discrète par la suite la présence du chat dans le piège : il sera peut-être plus au calme, un peu comme lorsqu'on pose un tissu sur sa caisse de transport pour le calmer.
  • La tôle perforée à la place du grillage : outre un poids plus important, la vision de l'appât, si on n'a pas habitué l'animal (comme je l'ai fait) ne sera pas aussi évidente. Outre cette stratégie, si le temps presse, il faudra donc mettre en œuvre d'autres astuces : par exemple, guider/inviter naturellement l'animal en disposant quelques croquettes devant la caisse et dans son entrée, voire disposer un appât particulièrement odorant et goûteux dans la gamelle (pâtée, viande, etc.)...

Je mettrai ce piège (qui ne me servira probablement qu'une fois !) à la disposition du cabinet de ma vétérinaire et des habitants du pays viganais qui seraient intéressés.

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Le piège est en place depuis hier soir (samedi 26/08), mais désarmé : je veux habituer le chat à manger à l'intérieur... de plus en plus à l'intérieur, pour qu'en début de semaine prochaine tout se passe bien, en douceur ! Dès hier soir, premier repas juste à l'entrée du piège. Ce matin : repas dans le premier tiers du piège : ça va marcher !

N'est-il pas "trop mimi" et touchant ce jeune chat, malgré son œil droit gros comme une balle de tennis de table ?

27/08/2023

Suite et fin

 

Lundi matin, le piège a fonctionné comme prévu : heureusement, car dans ce genre de situation, l'animal (pas sot) ne laisse pas de seconde chance.

Voici donc ce chat doublement opéré : l'épanchement de liquide de l'œil droit crevé a été vidé et les paupières ont été cousues d'une façon spéciale (pour l'écoulement encore possible de liquide). Au moins, son champ visuel du côté gauche sera moins réduit. Comme il s'agissait d'un "chat errant", la mairie de ma commune a accepté de prendre en charge la castration de celui qu'on a pu appeler, après vérification du sexe, par la vétérinaire : "Pirate" ! Pour l'opération, c'était évidemment à ma charge, mais la vétérinaire a fait un geste, pour réduire la facture, qui m'a touché.

Il a passé la nuit dans la caisse du piège (ouverte). Il n'a commencé à geindre, à appeler, etc., que vers 5h du matin. Il est encore resté prostré, sans manger ni boire, se plaignant de temps en temps jusqu'à midi : craignait-il qu'on s'en prenne à nouveau à lui ? Puis, il est parti soudain dehors, pressé de rejoindre sans doute sa cachette habituelle.

 

 

Retours de cette expérience :

  • Comme on le voit sur la dernière photo du diaporama, j'ai créé des trous plus grands pour le passage d'une seringue (suggestion du cabinet vétérinaire : il faut pouvoir parfois anesthésier les petits fauves non sociabilisés directement dans la caisse) et mis provisoirement un lacet de maintien de l'axe de la trappe qui, sinon, gêne pour marcher et circuler dans les couloirs, etc.
  • Ce piège est effectivement plutôt lourd à transporter et à manipuler : il vaut mieux ne pas avoir à le porter très loin. La poignée métallique, trop fine, me cisaillait la main lorsque j'ai parcouru les 50 m entre ma voiture et le cabinet vétérinaire. Heureusement, en tenant aussi la traverse au-dessus de la plaque métallique, j'ai pu m'en tirer sans faire de pause... mais je me suis enfin décidé à fabriquer le type de poignée en bois, confortable pour la main, que j'avais initialement imaginé.

29/08/2023

 

Convalescence

 

"Pirate" se rétablit bien et a un bon appétit. La bagarre qui lui a coûté l'œil droit a dû être violente : je me suis aperçu récemment que le haut de son oreille droite est déchirée (mais cicatrisée) sur 1 cm environ. Il semble très jeune et fait preuve de beaucoup d'énergie à présent. Il reste de plus en plus longtemps sur la terrasse (il y dort une bonne partie de la nuit sur un fauteuil en toile) et devient même lassant pour mes oreilles et celles mes deux chattes âgées à force de miaulements de bébé (et de soumission ?), et de mouvements rapides pour se rapprocher d'elles tant il aimerait jouer. Elles ont du mal à le maintenir à distance et souvent abandonnent leur sieste pour rentrer à la maison. Il a le chic de se coucher devant la porte de la terrasse, ce qui crée des conflits pour les allées et venues de ses congénères qui me demandent de leur ouvrir une autre porte... Si ses 'amies' sont réfugiées à l'intérieur et que la porte est entrouverte, il les poursuit fréquemment de son assiduité... jusqu'à l'étage s'il le faut : un grand amoureux !

Par contre, je ne peux toujours pas m'approcher de lui à moins de 2 m, voire 1,5 m, si c'est le moment de lui présenter doucement sa gamelle pleine de croquettes. Mais lorsqu'il avance, tout fou, vers mes minettes près de moi ou sur mes genoux, il est capable de passer quasiment à cinquante cm de mes jambes sans s'en rendre compte !

Nous voici déjà en octobre                   (mise à jour du 06/10/2024)

 

Pirate fait quelques progrès de sociabilisation, mais c'est très lent ! Disons qu'à présent, si j'ai la gamelle de croquettes à la main et qu'il a vraiment faim, je peux approcher jusqu'à 75 cm environ sans qu'il recule... à condition que je me retire aussitôt après.

Sinon, il est toujours ponctuel pour ses allées et venues sur la terrasse : vers 7h le matin, parfois en début d'après-midi et vers 17 h 30 le soir : c'est en fin de soirée qu'il reste le plus longtemps. Mais pas autant que cet été, car les soirées sont plus fraîches à présent.

Il s'est calmé un peu par rapport à mes minettes : il faut dire qu'il y a eu quelques explications (pas très méchantes cependant) pour lui expliquer le règlement : le "MeToo des chattes" ?

Sur cette très récente photo, on voit qu'il a été réellement 'massacré' lors de la bagarre à l'origine de la perte de son œil : son oreille droite, dont je voyais assez mal la fente auparavant, est beaucoup plus visible en ce moment, car il se gratte les oreilles à cause des aoûtats : celle-ci a littéralement été compostée !

 Il s'habitue, s'adapte progressivement au caractère des minettes et hante de plus en plus la terrasse, prenant modèle sur les acrobaties de celles-ci sur le garde-corps... mais pour le moment, il doit beaucoup regarder et apprendre s'il veut, lui aussi, être un jour capable de grimper sur le haut de la pergola et, surtout, de savoir faire les contorsions nécessaires pour redescendre ! Pour le moment, la petite "Lilou" est donc encore tranquille perchée là-haut.